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Pâques à l'honneur: comment dresser une table dans les règles de l'art?

5 min de lecture

Dresser une table est un jeu d’enfant une fois que l’on adopte les règles de base. Loin d’être rebutantes, ces dernières sont simples à suivre et on ne peut plus logiques, car si faire preuve de décorum peut sembler daté, nos bonnes vieilles traditions nous rappellent d’où l’on vient et qui nous sommes, et on y tient ! Sans oublier qu’il en aura fallu des têtes bien faites pour élaborer ce fameux protocole et nous faciliter la vie tout en l’harmonisant. Alors pour souligner les fêtes pascales en beauté, et si on dressait une table de printemps à la hauteur de l’occasion ?

Les assiettes

Elles se placent à environ 3 centimètres du bord de la table, et espacées de 40 centimètres les unes des autres, afin que les invités ne soient ni trop proches, au risque de se gêner, ni trop loin. On n’empile jamais deux assiettes plates, sauf si la première est une assiette de présentation plus large que la principale. Si vous servez du potage, vous pourrez soit disposer l’assiette creuse sur l’assiette plate, soit l’amener par la suite selon que vous optez pour un service à la française ou à l’anglaise. Vous ne prévoyez pas de soupe, mais plutôt une entrée froide ou chaude, vous hésitez encore entre des avocats farcis à la salade de crevettes et crabe et la salade de betteraves crémeux chèvre, noix de pins et amandes grillées faites la même chose avec l’assiette d’entrée, qui sera plus petite. Quant à elle, l’assiette à pain se place en haut à gauche de l’assiette principale, mais on peut aussi poser le pain sur la table à cette même place. Vous voyez, pas trop sévère monsieur Protocole !

Les couverts

Pour éviter de faire n’importe quoi et de paniquer, on repense à ses gentilshommes qui ont fait en sorte de nous simplifier la vie et on se laisse porter par le courant : les couverts se disposent dans l’ordre de leur utilisation et du côté de la main qui les utilise. La fourchette se met donc à gauche, le couteau à droite, lame vers le bord de l’assiette pour éviter les incidents, et la cuillère à soupe à droite du couteau. Placez autant de couverts que vous servirez de plat, puisque vous les débarrasserez au fur et à mesure. C’est bien beau tout ça, me direz-vous, mais les dents de la fourchette, le dos de la cuillère, on les oriente vers le plafond, vers la table, quelle est la consigne ? Au Québec, on fait comme on veut, car si en France, la fourchette se pose les dents sur la nappe et la cuillère dos au plafond, en Angleterre c’est l’inverse ! La raison ? L’endroit où les orfèvres gravaient les armoiries sur les couverts en argent déterminait le sens de la présentation : il était bien vu de s’afficher… Hum… Qui a dit plus les temps changent, moins ils changent ?

Le porte-couteau

Personnellement, je pensais que les porte-couteaux étaient apparus récemment comme un effet de mode pour égayer nos tables de leurs formes et couleurs aussi variées qu’originales. Pantoute ! Cet ustensile fait son apparition au XVIIIe siècle, afin que les familles puissent réutiliser la nappe. Autant dire que son usage est proscrit lors des diners officiels. Monsieur Protocole voudrait donc qu’on ne les sorte qu’aux diners informels, car les utiliser au souper signifie que vos invités ne sont pas assez prestigieux pour prévoir une lessive le lendemain… Évidemment, dans l’usage courant, on se sert des porte-couteaux comme d’un accessoire fétiche pour amuser la galerie, délayer les langues et se faire plaisir. Personnellement, j’ai un essaim de petits poissons made in Marseille qui ne cessent de faire parler d’eux autour de la table. Mise à part leur côté attachant, les porte-couteaux savent être utiles, quand on ne change pas les couverts entre deux assiettes et que les convives sont un peu gênés de reposer leur couteaux de peur de salir la nappe.

Les verres

Qu’y a-t-il de plus lumineux que de jolis verres sur une table ? Ils sont posés directement en haut de l’assiette ou bien légèrement décalés sur la droite et en diagonale pour les diners plus raffinés et toujours de façon décroissante. Le plus grand est destiné à l’eau, le moyen au vin rouge, le plus petit au vin blanc. La flûte à champagne se tient plus en retrait, et on ne la met en place que s’il s’agit d’un repas au champagne, sinon, le champagne est servi en même temps que les flûtes et le dessert. Une précision : les verres à eau devraient toujours être remplis au moment de passer à table et en plus, ça fait joli, surtout si vous allumez quelques chandelles. Quant à la serviette, on investit dans le tissu, et on laisse la version papier pour l’apéritif. Posée dans l’assiette ou pliée à gauche de la fourchette, elle a tout bon.

Voilà, vous êtes désormais libre de mijoter la tradition à votre sauce. Personnellement, je suis une adepte du mix and match très en vogue ces dernières années, je ne sais pas si le fait que je n’ai pas six verres à vin identiques dans mes placards y est pour quelque chose... Chose certaine : il y aura un beau bouquet de tulipes de saison, la famille, les amis, des œufs en chocolat et du bruit. Beaucoup de bruit. Le reste est accessoire, non ?

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Sophie Rodriguez

Spécialiste des communications et du marketing, rédactrice-réviseure et friande de 5 à 11 entre amis.
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